Extrait de la Revue Générale de Chemins de Fer (RGCF) ci-dessus :  

"C'était une excellente machine, avec très peu de frottements parasites et dont tout le poids participait à l'effort de traction. La Compagnie Méridionale de l'Est en était très satisfaite. 

 

La machine fut d'ailleurs reproduite, essayée et adoptée sur à peu près tous les grands réseaux français, appréciée en particulier pour son peu d'agressivité pour les voies. Comparée avec une 241, ce sont tout de même 7 fois moins de roues qui contribuaient à l'usure des rails. 

 

Le personnel de conduite devait s'entraîner à une parfaite synchronisation de leurs déplacements respectifs sur la plateforme. Le slogan maintes fois répété "Quand j'avance, tu recules" finit par devenir quasiment proverbial dans le milieu ferroviaire, et bien au-delà. Toute dérogation créait un léger mouvement de tangage d'avant en arrière qui s'amplifiait ensuite avec le mouvement de l'eau contenue dans la chaudière et la caisse à eau. Au bout de seulement quelques kilomètres, les mécaniciens et les chauffeurs étaient atteints par le mal de mer. Des sacs en papier furent mis à leur disposition sans que cela grève le coût d'exploitation le la locomotive, d'autant plus qu'une fois pleins, on s'en servait de combustible d'appoint dans les rampes, nonobstant les plaintes de quelques riverains qui prétendaient préférer l'odeur, plus familière, du charbon. 

 

Pour remédier à ces problèmes, plusieurs compagnies, l'Ouest en tête, tentèrent d'embaucher des marins. Ce qui créa un autre problème lié aux habitudes de ce nouveau personnel ; en effet, ils jetaient l'ancre pour s'arrêter... 

 

Les compagnies demandèrent donc à l'ingénieur qui avait créé cette machine, de trouver une solution définitive à ces désagréments. Mais, paradoxalement c'est d'un hydraulicien que provint la solution. Celle-ci, très originale et prometteuse pour l'avenir de la traction à vapeur, consista à remplacer l'eau, source d'amplification du tangage, par des liquides moins fluides. Beaucoup furent essayés avec des succès divers : saumure de harengs, miel, guimauve... Dans les milieux scientifiques, les esprits s'échauffaient alors qu'au contraire, la solution était à portée de main : la glace. La même que l'on met dans le Pastis. Le problème fut ainsi résolu facilement et donna naissance à la vapeur froide, dont chacun sait les bienfaits sur le mal de gorge et la longévité des chaudières de locomotive." 

 

PS : Ceci est bien sûr le poisson d'avril 2015 du forum Loco Revue...